Les substances perfluoroalkylées (PFAS) forment une grande famille de plusieurs milliers de produits chimiques synthétiques qui sont couramment utilisés dans l’ensemble de la société et que l’on retrouve dans l’environnement. La plupart des PFAS sont également facilement transportées dans l’environnement sur de longues distances, loin de leur source d’émission. (Substances perfluoroalkylées (PFAS) – ECHA (europa.eu)
Les PFAS résistent beaucoup à la dégradation, c’est pourquoi ils sont surnommés « polluants éternels ». Il s’agit donc d’un enjeu sanitaire fondamentale.
Les PFAS seront très surveillés dès 2023 car les textes de transposition de la version révisée de la directive Eau potable seront publiés en janvier. Ces textes instaureront une limite de qualité à ne pas dépasser pour une cible de 20 PFAS dans l’eau de consommation (PFAS (1/3) : la course aux solutions de traitement est ouverte (actu-environnement.com). Julie Lions, chef du projet Promisces sur les PFAS pour le BRGM, a affirmé que « dans le cadre de la révision des listes de polluants recherchés dans les eaux de surface et souterraines et de leurs seuils associés, une norme est proposée pour une somme de 24 PFAS. Seize figurent aussi sur la liste des 20 demandés par la directive Eau potable. Nous travaillons sur la soixantaine de composés que nous analyserons dans les eaux, mais également sur les matrices complexes, comme les sols, les sédiments, les boues de station d’épuration, ainsi que sur les eaux usées, très riches en matière organique et donc sources d’interférences. Nous souhaitons arriver à une méthode analytique ciblée capable de couvrir le maximum de composés en dégradant le moins possible ses performances analytiques » (PFAS (2/3) : la surveillance dans l’eau s’organise (actu-environnement.com).
A compter de 2026, les PFAS seront analysés par les ARS. Diverses solutions seront mises en œuvre en cas de dépassement : un traitement au sein des stations, une interconnexion des réseaux, et une nouvelle ressource en eau. Mais, comme l’explique Hugues Biaudet, responsable de l’unité méthodes et développement en analyses pour l’environnement de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS), « une des difficultés vient du fait que ces molécules se retrouvent partout, par exemple dans les flaconnages, les filtres ou même dans les appareils analytiques, polluant l’échantillon et empêchant d’atteindre des limites de quantification basses. Pour s’adapter à ces contraintes, il faut discuter avec les constructeurs pour remplacer les pièces en question par d’autres matériaux : cela demande un peu de temps pour un laboratoire qui se lance dans ce type d’analyse » (PFAS (2/3) : la surveillance dans l’eau s’organise (actu-environnement.com).
La question des PFAS suscite de nombreuses protestations. Le 17 décembre 2022, la pollution aux PFAS observée en vallée de la Chimie a entrainé une manifestation organisée par l’association Extinction Rebellion. Le 22 décembre, le Gouvernement a présenté son plan d’action pour encadrer l’usage des PFAS. L’objectif est de réduire progressivement la production de PFAS, jusqu’à son interruption totale pour la fin de l’année 2024 (Usage des PFAS : le Gouvernement promet un plan d’action pour janvier 2023 (actu-environnement.com).
Par Margaux Berthelard, juriste documentaliste
Comments