La Commission européenne rappelle que la capture et le stockage du carbone sont des enjeux clés pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : “Des quantités croissantes de dioxyde de carbone devront être capturées et éliminées chaque année de l’atmosphère (…) pour compenser les émissions difficiles à réduire de secteurs tels que l’agriculture, le ciment, l’acier ou le transport maritime”.
La Commission européenne a donc posé les bases d’une certification pour le stockage de carbone adaptées aux différentes techniques de capture, « les méthodes durables, dans les sols, les forêts ou certains produits, comme le bois et les liants carbonés, comme les stockages permanents après extraction du carbone de la biomasse (BECCS) ou captage direct dans l’air (DACCS) » (Stockage du carbone : la Commission européenne esquisse un premier cadre de certification (actu-environnement.com).
Le texte européen prévoit quatre critères d’évaluation de la qualité de ce stockage :
1/ La durée du stockage, qu’il soit de longue durée ou permanent ;
2/ La quantification des activités d’élimination du carbone qui doivent être nettement avantageuses pour le climat ;
3/ L’additionalité qui sera évaluée grâce à une base de référence normalisée ;
4/ La durabilité des activités de stockage qui devront être neutres ou être à l’origine de cobénéfices pour l’environnement.
L’institution prévoit de soutenir ces démarches grâce à son Fonds d’innovation, du programme Life, du programme Horizon Europe, et de la PAC.
La Commission européenne entend ainsi encourager les projets d’absorption.
L’ONG Carbon Market Watch pointe cependant du doigt d’insuffisance de ce nouveau cadre. Wijnand Stoefs affirme que « c’est une première étape pour que les Européens prennent au sérieux le stockage de carbone, mais le cadre proposé est bien trop vague quand il s’agit des principes fondamentaux ». Il s’oppose à la distribution de crédits carbone aux agriculteurs : « Comment évaluer combien de carbone ira dans les sols (agricoles) et pour combien de temps ? Dans une perspective climatique, il faudrait qu’il y reste au moins 200 ou 300 ans. C’est une promesse que personne ne peut faire » (L’UE veut doper le stockage de carbone, craintes de « greenwashing » – EURACTIV.fr).
Par Margaux Berthelard, juriste documentaliste
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