
Mieux qu’un procès ou comment l’information sur la pollution nucléaire issue du nuage de Tchernobyl est arrivée en France
C’est ainsi que l’on peut résumer la période de désinformation qui a duré une quinzaine de jours entre l’accident de Tchernobyl survenu le 26 Avril 1986 et le moment lorsque la chaîne de télévision TF1, le vendredi qui a suivi de quinze jours l’accident de Tchernobyl a envoyé sa collaboratrice Corine LALO poser symboliquement sur la frontière franco-allemande en tenant dans sa main deux salades, indiquait « ici c’est permis, là-bas c’est interdit, pourquoi ? ».
Le lendemain samedi midi, au journal de TF1, le présentateur Jean-Claude BOURRET faisait confirmer le fait que le nuage de Tchernobyl n’avait pas évité la France.
En fait, si l’information est arrivée en France par cette chaîne de télévision, ce n’est pas le fruit du hasard.
Elle en dit long sur le droit à l’information et l’obligation d’information en matière de pollution transfrontière spécialement en matière nucléaire ; aujourd’hui, il existe de nombreux accords bilatéraux entre la France et les Etats riverains pour organiser l’information en cas d’accident sur les centrales nucléaires transfrontalières, Chooz avec la Belgique, avec le Luxembourg pour la centrale de Cattenom, avec la République Fédérale d’Allemagne pour celle de Fessenheim et la Suisse pour la centrale de Creys-Malville et maintenant celle de Bugey.
Cela n’existait pas à l’époque pas plus qu’une convention internationale sur l’obligation d’information ; celle-ci fut réunie à Vienne le 30 Octobre 1986.
Transparence et nucléaire ne faisaient pas du tout bon ménage.