
La défense du Marais salant de Guérande contre le projet de la rocade de la Baule
Cette affaire est celle d’un procès finalement perdu qui a entraîné une telle mobilisation de la population et des scientifiques qu’il a été gagné sur le terrain.
De quoi s’agissait-il, de quelque chose de banal a priori.
En substance, le Maire de la Baule, Olivier GUICHARD, avait décidé, au tout début des années 1970, de réaliser une voie d’accès rapide à la Ville de la Baule.
Cette rocade avait l’immense inconvénient de couper en deux le marais salant dit de Guérande exploité depuis l’Antiquité ; cet ensemble écologique exemplaire est constitué d’un réseau complexe de canaux dénommés étiers entretenus par les paludiers pour la production du sel.
A cette époque, les exploitants du marais salant subissaient une grave crise.
Tout d’abord, le marché du sel s’écroulait face à la position de monopole des salins du midi : 20% des œillets étaient encore cultivés (les œillets sont la partie rectangulaire de laquelle est extrait le sel). A cela s’ajoutait la pression foncière des grandes villes, grandes consommatrices d’espaces et de paysages, le marais étant menacé de disparaître purement et simplement.
Le sauvetage de cet ensemble écologique extraordinaire a nécessité une mobilisation de toutes les Associations de défense de l’environnement regroupées autour des paludiers Charles PERRAULT et Michèle de MONFORT.
La Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne, qui avait à sa tête un universitaire de renom, Jean-Claude DEMAURE (qui est devenu par la suite Maire adjoint de la Ville de Nantes), avait su mettre de son côté des scientifiques, comme des militants bretons.
Pour obtenir la création d’une route départementale, un simple arrêté préfectoral après enquête publique suffisait.